La saveur d’un des derniers dimanches ordinaires est une saveur d’Avent, un goût d’épiphanie où le Christ qui s’est assis pour toujours à la droite de Dieu (deuxième lecture) ouvre à jamais le temps où il nous parle de sa venue (évangile). Oui, mais quand ? « En ce temps-là ». Comment savoir? Lorsque les branches du figuier deviennent tendres. Ce tempslà, ce printemps de la venue de Dieu, est une révélation : « Sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte ». Le temps de la Parousie (avènement) du Seigneur est un temps qui établit une proximité entre lui et nous, comme le promet l’Écriture: «Voici que je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi » (Ap 3, 20). Bien sûr, la détresse, la peur, la glorieuse puissance de sa venue dans les nuées peuvent faire craindre aux hommes le pire. Pourtant, n’est-il pas déjà là, n’est-il pas sans cesse en train de venir ?
Nous le savons, ce temps, cette venue n’est pas à craindre si au quotidien nous vivons chaque moment comme s’il était le dernier instant de ce monde. Alors, nous ne serons pas surpris car Jésus est toujours proche de nous. Aucun temps n’est lointain et angoissant car il est à notre porte. Il suffit de vivre toujours dans le désir, l’attente et l’espérance qu’aujourd’hui encore il vient, dans toutes les réalités de l’univers, à l’heure même où je me crois en détresse. Il suffit d’avoir le cœur éveillé et attentif; il nous faut nous tenir, comme les Apôtres à Pentecôte, dans la chambre haute pour que le feu de l’Esprit nous saisisse; il nous faut vivre la prière qui écoute et perçoit sa venue : « C’est la voix de mon bien-aimé ! Il frappe ! (lui) – Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma toute pure » (Ct 5,2).
En somme, il est déjà là ; notre délivrance se trouve déjà inscrite dans le Livre (première lecture), celui de son Évangile.
Texte tiré du missel des dimanches